Guérir les crises d’angoisse et de panique.

Petite, il m’arrivait d’être prise de panique et de courir à toute vitesse autour de mon village pour fuir la peur qui m’envahissait. Je finissais souvent recroquevillée dans un coin, le visage en larmes.

Je vivais ces épisodes dans la plus grande solitude, de jour comme de nuit et je mouillais mes draps régulièrement jusqu’à l’âge de dix ans.

Je me sentais impuissante, incomprise et différente et jusqu’à ma majorité, j’ai serré les dents et fait semblant d’être une jeune fille libre et insouciante. 

Mes angoisses prenaient racine dans des questionnements existentiels profonds auxquels je n’avais pas de réponses. La mort, par exemple, m’angoissait fortement. La vie également. Il me semblait que je n’étais pas adaptée à la vie humaine et qu’il me manquait quelque chose pour l’être. Cette chose est donc devenue l’objet de ma quête et dès que j’ai pu rassembler quelques économies, je suis partie jusqu’au bout du monde pour la trouver. C’est ainsi qu’ont commencé mes voyages initiatiques.

Il y a d’abord eu un séjour inopiné dans le désert du Sahara où j’ai passé trois mois face à l’immensité du désert et où j’ai appris à cohabiter avec le silence. Ma première découverte fût incroyable : c’est dans le silence que l’on entend des réponses.

Loin de tout, j’ai enfin pu créer de l’espace autour de moi. Et en ouvrant cet espace, j’ai laissé entrer le calme, la clarté et l’inspiration.

L’angoisse, elle, grandit dans les petits espaces.

Par la suite, je me suis rendue en Inde. Je n’avais aucun intérêt particulier pour ce pays et pourtant, j’y suis restée cinq ans ! Cette histoire se raconte en différents chapitres mais ce que j’aimerais vous partager ici, c’est la guérison de mes crises d’angoisse. Et cela s’est produit quelques mois après mon arrivée.

À l’époque, je travaillais pour une mission associative et mon responsable m’avait invité à participer aux cours de yoga qu’il suivait lui-même. Tous les jours, du lundi au samedi, de 7h à 8h.

J’y suis donc allée par curiosité mais je gardais en mémoire mon incapacité à participer à toutes activités de relaxation, qui, habituellement réveillaient en moi de la panique.

Ce cours de yoga était différent : un vinyasa dynamique et sportif. Et c’est là que résidait sa force : sous l’effort et la fatigue, mon mental ne réalisait pas qu’il était en train de s’apaiser J’ai donc suivi chaque séance avec discipline et je dirais même avec dévouement car il y avait dans cette pratique une satisfaction et une joie immédiate.

Six mois plus tard, alors que j’étais de retour en France pour quelques jours, j’ai été envahie par une peur panique. L’angoisse était revenue et elle me frappait avec force. Je dormais chez un ami et nous étions au beau milieu de la nuit.

Alors que la panique se diffusait dans tout mon corps, je me suis mise à répéter les séries de yoga que m’avait enseigné mon professeur. Et en particulier, la Salutation au Soleil (Surya Namaskar). Dans le noir et à même le sol, j’ai répété, encore et encore les mêmes postures, les mêmes respirations. Je ne sais pas combien de temps cela a duré mais il vint un moment où, épuisée par l’exercice, je me suis arrêtée. Et c’est là que j’ai réalisé : l’angoisse avait disparu.

Cette nuit là, je me suis couchée pleine d’espoir car je savais que je venais de faire une grande découverte : j’avais trouvé un moyen de stopper mes crises de panique, moi, toute seule.

De retour en Inde, j’ai continué ma pratique du yoga et j’ai étudié différentes techniques de relaxation telles que la méditation ou les pranayamas (exercices très spécifiques de respiration). Ces disciplines m’ont apprises à calmer mon mental et m’ont surtout permis de comprendre que je possédais toutes les ressources nécessaires pour faire face aux évènements de la vie. Elles m’ont permis de reprendre confiance en moi et de me sentir assez solide pour faire face à la vie.

La crise d’angoisse est fourbe. Elle se nourri de l’angoisse qu’elle génère elle-même en nous. C’est un cercle vicieux. Il suffit donc de désenclencher la croyance de notre soumission pour comprendre qu’elle n’a aucun pouvoir, aucune consistance. Elle n’est qu’une mauvaise histoire que l’on se raconte depuis toujours et en laquelle on croit éperdument.

Plus facile à dire, qu’à faire me direz-vous. Mais essayez cela la prochaine fois que vous sentez l’angoisse monter en vous : accueillez-là et parlez-lui à haute voix. Dites-lui que vous la laissez vous envahir, que vous la laissez faire, qu’elle peut entrer en vous. Et laissez faire un instant.

En lâchant prise, on arrête de lutter et on empêche l’angoisse de se nourrir de notre sentiment de peur. Sans nourriture, l’angoisse n’a plus lieu d’être et s’évapore d’elle-même.

Pour désactiver plus facilement le processus, vous pouvez accompagner le lâcher prise d’une activité de relaxation. Ce peut-être le yoga mais ce peut également être toute autre activité qui vous aide à déconnecter votre mental. Expérimentez et trouvez l’activité qui vous convient.

Je crois que chacun peut et doit faire l’expérience de son propre cheminement pour parvenir à dépasser l’angoisse alors ne culpabilisez pas si vous n’y arrivez pas dès la première fois. C’est tout à fait normal. Autorisez-vous du temps pour dépasser vos peurs et soyez fier de chacune des avancées que vous ferez.

L’angoisse n’est pas une maladie. Elle n’est pas non plus une fatalité. Elle n’est qu’un voile, une illusion qui s’efface dès lors que l’on cesse d’y croire et je suis intimement convaincue que si vous décidez de vous ouvrir à la guérison, la vie mettra tout ce dont vous avez besoin sur votre chemin.

En résumé et en cas de crise :

  1. Accueillez l’angoisse au lieu de la fuir → Parlez-lui à voix haute, dites-lui que vous lui laissez de la place, que vous lâchez prise et que vous la laissez vous envahir si c’est ce qu’elle souhaite. Eventuellement, laissez-vous tomber sur votre lit ou votre canapé pour mimer ce lâcher prise. Cet exercice peut paraître ridicule mais il constitue certainement le pas le plus puissant que vous puissiez faire.

  2. Pratiquez une activité qui calme votre mental → Yoga, respiration, marche, dessin, lecture, sport… Expérimentez ce qui fonctionne pour vous. Le but est de trouver une pratique qui vous permette de vous reconnecter à vous-même, même si cela ne dure que 5 minutes.

  3. Nous pouvez également pratiquer l’exercice des 5 sens, excellent pour stopper le flot de pensées, apaiser le système nerveux et se reconnecter au présent.

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Introduction à la logothérapie.